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Quelle place accorder aux cryptomonnaies dans un portefeuille d’investissement ?

Les cryptomonnaies, depuis l’apparition du Bitcoin en 2009, ont su capter l’attention des investisseurs du monde entier. Promettant des rendements spectaculaires, elles s’imposent aujourd’hui comme un élément à considérer dans la construction d’un portefeuille. Mais quelle part leur accorder, et sous quelles conditions ?

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Cryptomonnaies : Un potentiel de diversification attractif

Les cryptomonnaies, à l’instar du Bitcoin ou de l’Ethereum, se sont rapidement positionnées comme des actifs non corrélés aux marchés traditionnels. Cette absence de corrélation fait d’elles des outils de diversification intéressants. En effet, dans un portefeuille bien diversifié, inclure des actifs dont les performances ne dépendent pas directement des fluctuations des actions ou des obligations peut réduire la volatilité globale.

Cependant, cette hypothèse repose sur la nature encore relativement jeune des cryptomonnaies. Avec une adoption croissante par les investisseurs institutionnels, elles tendent à se synchroniser davantage avec les actifs traditionnels. Selon une étude de Fidelity Digital Assets, en 2023, plus de 58 % des investisseurs institutionnels possédaient déjà des cryptomonnaies dans leur portefeuille, ce qui pourrait altérer leur caractère de diversification.

Une volatilité à double tranchant

L’argument des rendements potentiels est souvent mis en avant par les défenseurs des cryptomonnaies. En effet, le Bitcoin a affiché des rendements annuels cumulés de 230 % entre 2011 et 2021, selon CoinGecko. Mais cette promesse s’accompagne d’une forte volatilité : les cryptomonnaies peuvent perdre 30 % de leur valeur en une journée, comme ce fut le cas lors de l’effondrement de Terra Luna en 2022.

Cette instabilité constitue un frein pour de nombreux investisseurs prudents. « Pour l’investisseur moyen, il est crucial de ne pas laisser une trop grande part de son patrimoine exposée à des actifs aussi imprévisibles », explique Julien Morel, analyste financier spécialisé dans les actifs numériques. « Une allocation modeste, de l’ordre de 1 % à 5 %, permet de profiter du potentiel sans risquer de compromettre la solidité de l’ensemble du portefeuille. »

Une stratégie adaptée à votre profil d’investisseur

La part des cryptomonnaies dans un portefeuille doit être adaptée au profil de l’investisseur, à son horizon de placement et à sa tolérance au risque. Voici quelques grandes lignes à considérer :

  1. Pour les investisseurs prudents : Une exposition de 1 % à 2 % du portefeuille peut suffire. Cela permet de tester les performances de ce type d’actifs sans mettre en péril les rendements globaux.
  2. Pour les profils équilibrés : Une allocation de 3 % à 5 % semble raisonnable. Dans ce cas, les cryptomonnaies jouent un rôle de diversification, notamment si elles sont associées à des actifs plus stables comme les obligations.
  3. Pour les investisseurs agressifs : Ceux qui acceptent une forte volatilité peuvent envisager une allocation allant jusqu’à 10 %. Mais cela suppose une expertise et un suivi attentif des tendances du marché.

Privilégier les cryptomonnaies leaders du marché

Tous les actifs numériques ne se valent pas. Si le Bitcoin et l’Ethereum représentent près de 60 % de la capitalisation totale du marché des cryptomonnaies, ils sont souvent considérés comme les choix les plus sécurisés dans cet univers. Leur adoption plus large et leur écosystème développé offrent une stabilité relative par rapport aux « altcoins » moins connus.

Les stablecoins, comme l’USDT ou l’USDC, peuvent également jouer un rôle intéressant pour ceux qui souhaitent s’exposer à des actifs numériques tout en limitant les fluctuations de prix.

Un cadre réglementaire en évolution

Investir dans les cryptomonnaies implique également de comprendre les implications réglementaires. En France, les plateformes d’échange doivent s’enregistrer auprès de l’Autorité des Marchés Financiers (AMF). Cela garantit une certaine sécurité pour les investisseurs, bien que le risque de piratage ou de perte reste présent.

La taxation des gains est un autre élément à considérer. Les plus-values issues des cryptomonnaies sont soumises à l’impôt sur le revenu ou à un prélèvement forfaitaire unique (PFU) de 30 % en France.

Une réflexion indispensable

En définitive, l’allocation d’une partie de son portefeuille aux cryptomonnaies peut s’avérer judicieuse à condition de rester mesuré et d’éviter les excès. Il s’agit d’un pari sur l’avenir, mais ce pari ne doit pas compromettre la stabilité financière de l’investisseur.

En cas de doute, le recours à un conseiller en gestion de patrimoine est fortement recommandé. Celui-ci pourra aider à déterminer une stratégie d’investissement cohérente avec les objectifs et les contraintes de chacun. Car si les cryptomonnaies promettent des opportunités, elles exigent également une vigilance accrue.

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