Les produits structurés séduisent de plus en plus les investisseurs en quête de rendement dans un environnement économique où les taux d’intérêt restent bas. Ces instruments financiers, souvent commercialisés par les banques ou les conseillers en gestion de patrimoine, permettent de répondre à des objectifs variés : sécurisation du capital, rendement optimisé ou encore exposition à des marchés spécifiques. Mais derrière leur promesse alléchante se cachent des risques et des subtilités que tout investisseur averti doit connaître. Zoom sur les principaux pièges à éviter avant de se lancer.

Une promesse de rendement souvent trop belle pour être vraie
L’un des arguments majeurs mis en avant lors de la commercialisation des produits structurés est le rendement potentiel, souvent présenté comme supérieur à celui des placements traditionnels. Cependant, ces rendements attractifs dépendent de scénarios précis liés à des indices boursiers ou des actions sous-jacentes.
Prenons l’exemple d’un produit structuré indexé sur la performance du CAC 40. Si l’indice reste stable ou progresse légèrement, l’investisseur peut toucher un coupon annuel intéressant. Mais en cas de forte baisse du marché, le produit peut ne rien rapporter, voire entraîner une perte partielle ou totale du capital investi, selon les conditions prévues.
Astuce : Ne vous laissez pas éblouir par les rendements théoriques affichés. Analysez les conditions exactes pour évaluer leur probabilité d’occurrence.
Une complexité qui masque les risques réels
Les produits structurés sont souvent vendus avec des documents volumineux contenant des termes techniques complexes. Derrière cette opacité se cachent des mécanismes parfois difficiles à comprendre pour un investisseur non averti. L’une des erreurs courantes est de sous-estimer les scénarios défavorables. Par exemple, les produits avec une “barrière de protection” du capital peuvent sembler sûrs, mais cette protection s’applique généralement sous certaines conditions, comme une baisse limitée d’un indice de référence. Si cette limite est dépassée, les pertes peuvent être importantes.
Astuce : Avant d’investir, demandez une explication claire et vulgarisée de la stratégie sous-jacente. Ne signez jamais sans comprendre parfaitement les implications du produit.
Des frais parfois cachés et souvent élevés
Les produits structurés intègrent des frais qui grèvent directement leur performance. Ces frais incluent la structuration, la gestion et la distribution. Même si ces coûts ne sont pas toujours visibles pour l’investisseur, ils peuvent représenter une part importante du capital initial. En moyenne, les frais de structuration peuvent atteindre 2 % à 3 % de l’investissement. De plus, si vous souhaitez revendre un produit structuré avant son échéance, vous risquez de subir des pénalités ou des pertes liées à la faible liquidité de ce type de placement.
Astuce : Demandez un détail précis des frais inclus et anticipez les conséquences d’une sortie anticipée.
Une liquidité limitée et des échéances longues
Les produits structurés sont souvent conçus pour des durées fixes, généralement entre 3 et 10 ans. Pendant cette période, il peut être difficile, voire impossible, de récupérer votre capital sans subir une décote. Contrairement aux actions ou aux obligations, ils ne sont pas toujours cotés en bourse, ce qui complique leur revente. De plus, si l’environnement économique ou vos objectifs financiers évoluent, vous pourriez vous retrouver bloqué dans un produit devenu inadapté.
Astuce : Avant d’investir, assurez-vous que la durée du produit structuré correspond à votre horizon de placement et à vos besoins en liquidités.
Une diversification souvent négligée
Un piège courant consiste à investir une part trop importante de son portefeuille dans un seul produit structuré, attiré par ses promesses de rendement. Cela expose l’investisseur à des risques accrus, notamment si le sous-jacent ne performe pas comme prévu.
Astuce : Limitez votre exposition aux produits structurés à une fraction raisonnable de votre portefeuille, en complément d’autres actifs comme les actions, les obligations ou l’immobilier.
Une dépendance aux conditions de marché
Enfin, les produits structurés dépendent étroitement de la volatilité et des conditions de marché au moment de leur émission. Si la volatilité est faible, le rendement potentiel peut être moins attractif. À l’inverse, une forte volatilité augmente les risques.
Astuce : Investissez dans un produit structuré lorsque les conditions de marché sont favorables, en tenant compte de votre tolérance au risque.
