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Lexique patrimonial

Les définitions claires et précises des termes clés du secteur de la gestion de patrimoine

Codevi

Le Codevi (Compte pour le Développement Industriel) était un produit d’épargne réglementé en France, créé en 1983 dans le but de soutenir le financement des entreprises industrielles françaises. Initialement conçu pour mobiliser l’épargne des particuliers au service de l’industrie nationale, le Codevi avait pour vocation de contribuer au développement économique du pays en facilitant l’accès des entreprises à des financements à des conditions favorables. En 2007, le Codevi a été remplacé par le Livret de Développement Durable (LDD), qui a lui-même évolué en Livret de Développement Durable et Solidaire (LDDS) en 2017, avec une dimension élargie aux projets environnementaux et solidaires.

À l’origine, le Codevi permettait aux particuliers de placer leur argent tout en bénéficiant d’une rémunération avantageuse, avec une sécurité totale sur le capital et les intérêts. Le taux d’intérêt était fixé par l’État et révisé périodiquement, tout comme pour le Livret A. Les dépôts effectués sur un Codevi étaient exonérés d’impôts sur les intérêts, ce qui en faisait un produit d’épargne attractif pour les ménages français. Les fonds collectés via les Codevi étaient centralisés en partie à la Caisse des Dépôts et utilisés pour financer des prêts à des entreprises industrielles, afin de soutenir l’investissement productif en France.

Le Codevi partageait de nombreuses caractéristiques avec le Livret A, notamment en termes de fiscalité et de sécurité. Tout comme le Livret A, le Codevi permettait à son détenteur de percevoir des intérêts totalement exonérés d’impôts et de prélèvements sociaux, ce qui en faisait un produit fiscalement avantageux. Le plafond des dépôts sur un Codevi était initialement inférieur à celui du Livret A et a évolué avec le temps. Au moment de sa transformation en LDD en 2007, il était de 6 000 euros par personne. Cela en faisait un produit complémentaire au Livret A, permettant aux épargnants de diversifier leurs placements dans un cadre fiscalement favorable.

L’une des grandes différences entre le Codevi et le Livret A était l’usage des fonds. Alors que le Livret A était principalement destiné au financement du logement social et des infrastructures publiques, les fonds collectés via les Codevi étaient spécifiquement fléchés vers le financement des entreprises industrielles, en particulier les PME. L’objectif était de soutenir l’investissement productif dans les secteurs clés de l’économie française, tout en permettant aux épargnants de participer, indirectement, au développement de l’industrie nationale. Le Codevi visait donc à encourager l’épargne nationale tout en stimulant l’activité industrielle à travers des prêts à taux avantageux pour les entreprises.

Comme le Livret A, le Codevi offrait une grande flexibilité aux épargnants, avec des sommes disponibles à tout moment. Les retraits et versements pouvaient être effectués librement, sans frais ni pénalités, ce qui en faisait un produit d’épargne très liquide, idéal pour constituer une réserve de précaution ou pour financer des projets personnels à court terme. Les intérêts étaient calculés selon la règle des quinzaines, ce qui signifie que les dépôts généraient des intérêts à partir du 1er ou du 16 du mois suivant leur date de versement.

La transformation du Codevi en Livret de Développement Durable (LDD) en 2007 a marqué une évolution importante dans la philosophie du produit. Si le LDD conservait les principales caractéristiques du Codevi – fiscalité avantageuse, sécurité et liquidité – son champ d’action a été élargi pour inclure non seulement le financement des entreprises industrielles, mais aussi des projets liés au développement durable et à la transition énergétique. Ce changement s’inscrivait dans une prise de conscience croissante de l’importance de l’écologie et de la responsabilité environnementale, tant au niveau des pouvoirs publics que des citoyens. En élargissant l’utilisation des fonds à des projets de rénovation énergétique, d’efficacité énergétique ou de protection de l’environnement, le LDD (et par la suite le LDDS) a renforcé sa dimension sociale et écologique.

Le LDD, et aujourd’hui le LDDS, partage les mêmes caractéristiques fondamentales que le Codevi, mais avec une finalité plus large et une contribution directe aux défis environnementaux et solidaires. Le plafond des dépôts a été relevé à 12 000 euros, permettant aux épargnants de placer davantage d’épargne tout en continuant à bénéficier des avantages fiscaux. Les fonds collectés via les LDDS sont aujourd’hui utilisés pour financer des projets de transition écologique, des entreprises de l’économie verte et, depuis 2017, des initiatives à vocation solidaire.

Bien que le Codevi ait disparu en tant que tel, il a laissé un héritage important dans la culture de l’épargne des Français. Sa transformation en Livret de Développement Durable, puis en LDDS, a permis d’adapter ce produit d’épargne aux enjeux contemporains tout en conservant ses principales qualités : une épargne liquide, sécurisée et exonérée d’impôt, mais désormais tournée vers le financement de projets responsables et d’utilité publique.

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